Rien de fabriqué, de moralisateur ou d’édifiant dans cet album qui évoque le sort des migrants, ces milliers de femmes et d’hommes chassé·e·s de leur pays par la guerre, les persécutions, la pauvreté ou les violences climatiques. Trois femmes d’âges différents marchent vers la mer car le désert avance. Au dessus d’elles, un oiseau semble les guider. Peut-être même qu’il les protège : la sécheresse n’est pas la seule ennemie.
Moulés en terre glaise et photographiés ensuite, les personnages s’inscrivent dans un décor gris et noir réalisé en diverses techniques, où l’ordinateur a sa place. On aurait pu se passer des mots, tant le récit et l’émotion sont dans les images, les décors évocateurs, les jeux entre ombre et lumière, l’utilisation des nuances de gris et dans cet ocre couleur terre s’effaçant sous le noir avant de réapparaître, éclatant, à la dernière page. De la terre à la pluie est un livre qui fait confiance à la vie.
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De la terre à la pluie (Christian Lagrange)
Coup de projecteur, Enfants, Pages en partage, PeP-Enfants
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